L’émotion façonnée de ses mains

Un homme du voyage, Jean Delcourt a parcouru le monde et travaillé dans treize pays sur trois continents. Ces expériences ont nourri son ouverture d’esprit et sa tolérance, qu’il transpose aujourd’hui dans son art.

D’abord, pour lui, sculpter, c’est céder des émotions tout en étant un peu égoïste, en gardant le plaisir de faire les choses lui-même, de la création jusqu’à la finition, faite entièrement de ses mains. 

Ce processus devient une véritable thérapie de vie, un dialogue intime entre matière, geste et esprit. 

De plus, il ressent l’envie de transmettre sa technologie et son savoir-faire, tout en conservant ce lien profondément personnel avec chaque œuvre.

Attaché à la transmission, il partage sa technique et son savoir-faire lors de formations, tout en laissant à ses œuvres, la liberté d’émouvoir.

Il s’investit dans son travail, dès potron-minet, et investit dans la terre et sa cuisson, le bronze et ses coulées.

L’homme est un ours aimable, qui fait son miel de la solitude, de sa famille -surtout le petit-fils Mathis adoré- de sa belle maison enclavée au sein d’une sorte de coron. Original ? Il ne fait pas de frais d’habillement et toute mode lui est méprisable. Il vit toute l’année à l’heure d’été. Il n’a pas de voiture et n’est branché sur internet que depuis peu. Surtout, il est environné de jazz : vaste collection de disques, livres, images, et bien entendu ses sculptures. Sa mémoire phénoménale lui permet de décrire tel morceau de tel musicien, en quelle année, dans quel studio, quelle marque de disques, avec quels accompagnateurs, dans quelle pochette, etc.