Sculpter, modeler, n’est pas pour moi un acte jubilatoire. C’est une bataille, avec moi-même, avec le sujet, avec la matière, avec les différentes techniques.                 Quand la bataille est gagnée, alors s’ensuit une grande joie.

Sculpter demande la volonté de relever un défi sans reporter la confrontation.

Je travaille la terre et le plâtre, voire la cire pour un modèle, une pièce, qui sert alors au moulage, plâtre ou silicone. Le geste est relativement académique en atelier de modèle vivant, par exemple, puis franchement plus instinctif face à ce qui nous rapprochera du résultat final. Chaque matière a sa sensibilité et, malgré des a priori lointains et bien ancrés, j’ai découvert avec le bronze une matière certes longue à mettre en œuvre, mais passionnante. Comment définir cela ? Brut ou tout en douceur, brûlante, glacée, nourrie de multiples patines, il y a cette force tranquille et une relation étrange qui s’apparente à une lutte fratricide…